Semaine 39: Un «service à la clientèle optimal» pour un dommage maximal

04.10.2022 - Le nombre de signalements transmis au NCSC a légèrement diminué la semaine dernière. La fraude à l'investissement fait partie des délits occasionnant les dommages les plus élevés. Ces derniers temps, on assiste à une multiplication des cas dans lesquels des escrocs se font passer pour des conseillers à la clientèle et «aident» leurs victimes à «investir» de l'argent au moyen d'un logiciel d'accès à distance. En autorisant cet accès à distance, les victimes ne s'exposent pas seulement à des pertes financières, mais aussi à d'autres risques.

Afin de piéger leurs victimes, les escrocs se font passer pour des conseillers en investissement

La fraude à l'investissement fait partie des délits qui occasionnent les dommages les plus élevés. Ce type d'offres de placement a le vent en poupe dans le contexte actuel de hausse de l'inflation et de faiblesse des taux d'intérêt. La perspective d'un gain important motive les escrocs à déployer de grands efforts pour abuser de la crédulité de leurs victimes, en profitant notamment du fait que ces dernières se laissent facilement impressionnées par des termes comme «bitcoin» et «cryptowallets».

Dans un cas signalé au NCSC la semaine dernière, deux prétendus conseillers à la clientèle se sont occupés de la victime. Le premier lui a ouvert un compte sur une plateforme de négociation fictive en indiquant le numéro de sa carte de crédit et en effectuant un versement initial de 200 euros. Le deuxième employé, un supposé courtier, s'est chargé de lui expliquer le fonctionnement de la plateforme, en lui disant qu'elle devait télécharger le logiciel d'accès à distance Anydesk afin qu'il puisse avoir un accès complet à son ordinateur. À l'aide du logiciel, l'escroc a ensuite créé un compte sur la plateforme d'échange de cryptomonnaies Kraken pour permettre à la victime de négocier des cryptomonnaies.

Chaque fois que la victime voulait investir de l'argent et qu'elle avait transféré le montant sur son compte Kraken, l'escroc l'appelait, se connectait à son ordinateur avec le logiciel d'accès à distance et l'aidait à transférer le montant sur la prétendue plateforme de négociation. Il transférait en réalité l'argent sur son propre compte avant d'ajouter le montant correspondant au solde que possédait la victime sur la plateforme fictive – en incluant toujours un «bénéfice», évidemment.

Mise en confiance par les contacts personnels réguliers qu'elle entretenait avec les escrocs, la victime a fini par investir beaucoup plus d'argent que ce qu'elle avait initialement souhaité. Lors de chaque entretien, le prétendu courtier l'invitait gentiment mais fermement à effectuer d'autres investissements. Grâce à l'assistance personnelle qu'ils offraient à la victime, les cybercriminels étaient en mesure de déceler lorsque celle-ci était sceptique, et ils pouvaient réagir en conséquence en la rassurant et en lui proposant des gains fictifs plus élevés.

Tout s'est bien passé jusqu'au jour où la victime a voulu retirer son argent. Les escrocs ont alors rompu tout contact et sont depuis injoignables. Quant à l'argent investi, il a malheureusement disparu.

L'installation d'un logiciel d'accès à distance engendre d'autres risques, puisqu'un tel logiciel permet aux cybercriminels d'avoir un accès complet à l'ordinateur de la victime et de commettre différents délits en arrière-plan, à son insu. Ils peuvent par exemple installer un maliciel ciblant les services d’e-banking ou voler des données. La victime subit ainsi un dommage supplémentaire.

Recommandations:

  • N'autorisez jamais le contrôle à distance de votre ordinateur par un tiers. Si vous l'avez déjà autorisé, il est possible que votre ordinateur ait été infecté. Commencez par désinstaller le logiciel d'accès à distance. Si vous pensez que votre ordinateur a été infecté, faites-le immédiatement analyser et, si nécessaire, nettoyer par un informaticien.

  • En règle générale, le risque encouru est proportionnel aux gains annoncés.

  • Le site Internet de la FINMA vous renseigne sur tous les prestataires de services financiers disposant d'une autorisation d'exercer en Suisse:
    https://www.finma.ch/fr/finma-public/bewilligte-institute-personen-und-produkte.

  • Si un prestataire de services financiers n'a pas d'autorisation, faites particulièrement attention. Renseignez-vous à son sujet en lisant des avis publiés sur Internet. La FINMA tient aussi une liste noire non exhaustive:
    https://www.finma.ch/fr/finma-public/warnliste/.

  • Méfiez-vous si des avocats prennent soudainement contact avec vous et vous promettent de récupérer votre argent tout en vous réclamant un nouveau paiement.

Statistiques et chiffres actuels

Les annonces de la dernière semaine selon les catégories sont publiées sous:

Chiffres actuels

Dernière modification 04.10.2022

Début de la page

https://www.ncsc.admin.ch/content/ncsc/fr/home/aktuell/im-fokus/2022/wochenrueckblick_39.html